mardi 22 décembre 2015

En attendant les vases communicants de mars 2016 : Aunryz Tamel - fragment 5

Dans le cadre des vases communicants de mars 2016

Ne pas écrire pour, mais écrire chez l’autre...

J’aurai le grand plaisir d’accueillir Aunryz Tamel dont les mots sont habituellement ici.

Nous avons échangé, je lui ai proposé un texte à plus long cours qui, commencé le 19 décembre 2015 s’achèvera le 1er vendredi du mois de mars 2016.


5ème fragment
(mots d’Aunryz Tamel – suite du fragment 4, ici)

Fourrant le trousseau dans la poche de son pardessus, il jeta un « au-revoir » à la cantonade et, sans même répondre à celui qui, du haut de ses trois ans le regardait avec des yeux ronds d’étonnement, s’enfuit au-dehors.

Son « absence » de plusieurs minutes le préoccupait encore alors qu’il marchait, le plus vite possible lui semblait-il – mais en réalité avec une lenteur inaccoutumée – sur le trottoir parcouru dans les deux sens par des gens uniquement présents dans des jambes encore raides et des regards qui fouillaient activement l’espace à la recherche du trajet le plus court à travers « les autres ».

À plusieurs reprises, Irénée, moins attentif qu’eux, faillit percuter un corps venant en sens inverse, ou se faire renverser par quelqu’un qui cherchait à le dépasser à l’instant même où, sans autre raison que sa distraction, il avait fait un écart soudain.

Après une centaine de mètres, Irénée s’arrêta. Il venait de se rendre compte qu’une petite mélopée tournait dans sa tête, une chanson enfantine, peut-être créole qui disait :
« Yé krik! Yé krak! Yé mistikrik! Yé mistikrak ».


Grand merci à Aunryz


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