Dans
le cadre des vases communicants de mars 2016
Ne pas écrire pour, mais écrire chez l’autre...
Nous avons échangé, je lui ai proposé un texte à
plus long cours qui, commencé le 19 décembre 2015 s’achèvera le 1er
vendredi du mois de mars 2016.
5ème fragment
Fourrant le trousseau dans la poche de son
pardessus, il jeta un « au-revoir » à la cantonade et, sans même
répondre à celui qui, du haut de ses trois ans le regardait avec des yeux ronds
d’étonnement, s’enfuit au-dehors.
Son « absence » de plusieurs minutes le
préoccupait encore alors qu’il marchait, le plus vite possible lui semblait-il
– mais en réalité avec une lenteur inaccoutumée – sur le trottoir parcouru dans
les deux sens par des gens uniquement présents dans des jambes encore raides et
des regards qui fouillaient activement l’espace à la recherche du trajet le
plus court à travers « les autres ».
À plusieurs reprises, Irénée, moins attentif qu’eux,
faillit percuter un corps venant en sens inverse, ou se faire renverser par quelqu’un qui cherchait à le dépasser à l’instant même où, sans autre raison
que sa distraction, il avait fait un écart soudain.
Après une centaine de mètres, Irénée s’arrêta. Il
venait de se rendre compte qu’une petite mélopée tournait dans sa tête, une
chanson enfantine, peut-être créole qui disait :
« Yé krik!
Yé krak! Yé mistikrik! Yé mistikrak ».
Grand merci à
Aunryz
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