dimanche 13 mars 2016

Chez Charade, 12 mars 2016 : Les 6 couleurs


1ère et 2ème consignes : 6 couleurs


Peter Pan à la plage.

Peter Pan, le surnom que son grand-père lui a donné dès ses cinq ans.
C’est vrai qu’il avait toujours aimé se déguiser. Mais Spiderman et ses compères ou concurrents dans l’imaginaire des enfants ne l’avaient jamais vraiment intéressé.

Peter Pan, c’était autre chose. Ce surnom lui a très longtemps collé à la peau. Mais aujourd’hui, il a le vert en horreur. Les gouts changent avec l’âge.
Enfant, c’était le chapeau de Peter Pan qui lui plaisait et son juste-au-corps. Il l’avait agrémenté d’une écharpe rouge, sa petite touche personnelle.

Il avait été au cours de théâtre très jeune, préférant cela aux week-end voués par nombreux de ses copains au scoutisme. Faire le clown sur scène le ravissait.

Il avait un autre centre d’intérêt ; la mer l’attirait de plus en plus.
Pourtant, il habitait dans les terres et le premier bout de plage était à presque deux heures de route. Autant dire qu’il en rêvait. Jamais de son enfance ne surgit un souvenir de drapeau rouge ou vert. Aucune baignade ne lui avait été permise.

Heureusement, ses voyages autour de la planète et ses séjours outre-mer pour son travail lui ont permis de rattraper son retard.

Il y était parti en tant que pompier et devint vite responsable d’une des casernes où il avait été affecté. Six mois là-bas, trois mois de retour ici et surtout trois mois de vacances où il pouvait s’adonner à ses loisirs favoris.

Depuis son retour, les sorties de pêche en mer lui manquaient de plus en plus. Il aurait souhaité ne pas renter mais ses parents vieillissaient et l’avaient supplié de revenir au bercail avant qu’il ne soit trop tard.
Neuf années passées là-bas, c’était beaucoup pour les autres mais jamais il ne s’était jamais lassé du soleil rouge qui éclairait le ciel presque tous les soirs.



3ème consigne : une photo




Deux poules sur une route.

Une route de campagne,
Des poteaux électriques bien rangés de chaque côté de la route, sagement sans envie meurtrière d’attirer un véhicule roulant trop vite,
Une parcelle de vigne laissée à l’abandon, se prélassant sous un soleil printanier,
Deux poules rousses partant à l’aventure sans aucune notion du danger qui pouvait surgir d’une seconde à l’autre.

Et soudain,

Un coup de tonnerre nous creva les tympans, un éclair zébra le ciel, les poules semblèrent frappées par la foudre, leurs plumages tout ébouriffés leur donnaient un petit air de zombie. Elles étaient clouées sur place, bec entre-ouvert.

Les poteaux électriques se penchèrent et enfilèrent chacun leur tour une grande chaussette tricotée, se parant ainsi chacun d’une des couleurs de l’arc-en-ciel. Ils se redressèrent ainsi parés.
L’arc-en-ciel avait perdu la tête ; il avait oublié sa forme semi-circulaire pour s’élever en bâtons colorés d’au moins vingt mètres de haut ; ils avaient grandi après avoir été foudroyés et vêtus.

Juste au début de la route qui se tordait de douleur, son tablier fondait, la borne kilométrique 32 avait soudainement grandi : elle devint hébergeur d’une colonie d’écureuils qui s’empressa de construire le nid, devant accueillir les petits, leur naissance était imminente.
Des bouquets d’arbre surgirent les sept nains, les vêtements complètement en lambeaux se demandant si le ciel leur était tombé sur la tête.

Un nouveau coup de tonnerre éclata.
Tout redevint comme avant.
Les poules caquetèrent de nouveau, les nains disparurent.


Seuls les poteaux gardèrent leur parure d’apparat.


Ecriture gourmande autour des mets préparés à Charade, Grignot'à jeux - place du pré de foire - Saint Maximin la Sainte Baume.

atelier du 12 mars 2016, en suivant les consignes de Jeanne

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Bravo Danielle, j'ai relu avec plaisir ton texte, un peu comme on replonge dans un livre de contes...
Muriel